Voici une interview croisée des principaux protagonistes de ce roman, Pa Ming Chiu, l’auteur, Koni, l’illustratrice et Marichka Besse l’éditrice !
Voici un premier roman qui donne envie d’en savoir plus dès que l’on aperçoit sa couverture. Entre chronique adolescente, nostalgie d’une époque révolue et dévoilement des sentiments, nous suivons pas à pas des adolescents qui vont se découvrir et apprendre à grandir lors de 7 nuits qui les transformeront à jamais. Plongez avec eux dans la nuit qui vous révèlera ce que vous cachez au-plus profond de vous-même.
Voici une interview croisée des principaux protagonistes de ce roman, Pa Ming Chiu, l’auteur, Koni, l’illustratrice et Marichka Besse l’éditrice qui parlent du roman et de leur rapport à celui-ci. Bonne lecture !
Ya Book : Pourriez-vous vous présenter et nous parler de vos parcours respectifs ?
PA MING CHIU : Comme on me demande souvent où est mon prénom et où est mon nom, je me prénomme « Pa Ming » et « Chiu » est mon nom de famille ! Actuellement, je suis journaliste pour les magazines AnimeLand, AnimeLand X-Tra, Role Playing Game Magazine, Manga Kids et l’émission Nyusu Show de la chaîne J-One.
Côté fictions, en plus de 7 Nuits, j’ai aussi écrit le scénario de la BD jeunesse Alice & Valentine, dessiné par Mady Martin et édité par Jungle.
KONI : Je m’appelle Amandine Girard avec pour pseudonyme “Koni”, je suis illustratrice et Concept Artist. Actuellement, je travaille chez Owlient, un studio de jeu vidéo mobile appartenant à Ubisoft. Je suis une grande passionnée de dessin, autant digital que traditionnel ! Il m’arrive de temps en temps de prendre quelques projets en freelance et des commissions ! Le projet “7 Nuits” est mon premier roman à illustrer et j’espère que ce n’est pas le dernier !
Ya Book : Pa Ming Chiu, pourriez-vous nous présenter votre livre comme si c’était un épisode de série télé qui passait un samedi soir ? Koni, pourriez-vous nous parler de votre travail sur ce livre, comment avez-vous travaillé ensemble et quel a été votre ressenti à la lecture de ce roman ?
PA MING CHIU : En fait, on l’a déjà fait de cette manière avec deux vidéos teasing ! Vous pouvez les voir à ces adresses !
Mais si je devais résumer en quelques catch-phrases et reprendre celle déjà utilisée, ce serait » Trois amis collégiens, un mystère macabre, la découverte de ses propres sentiments et de soi-même… La nuit, tout devient différent… »
KONI : Avant de me lancer dans ce travail, j’ai tour d’abord voulu lire le roman puis discuter avec Pa Ming des héros, de l’ambiance générale et des scènes. J’ai beaucoup apprécié l’histoire, les différents sujets abordés, l’évolution des personnages, une belle surprise ! Après cette lecture, je pouvais tout de suite me projeter sur un visuel, tout était clair dans ma tête, il n’y avait plus qu’à le faire !
J’ai voulu dans un premier temps designer les personnages de plein pied et ajuster avec les retours de Pa Ming. Après la validation de nos trois héros, je me suis lancée dans la création de la couverture, on avait préparé ensemble un dossier de références visuelles (ambiance/lieu/style graphique) pour trouver la meilleure piste. J’ai proposé plusieurs croquis puis je suis passée à la réalisation finale.
Le point important dans notre collaboration est surtout que tout au long de ce travail, nous avons échangé continuellement avec Pa Ming ! Une très belle première expérience d’illustration de roman !
Ya Book : Pa Ming, vous vous amusez à brouiller les frontières à travers ce premier roman en jouant sur plusieurs thèmes : l’adolescence et l’envie de devenir adulte, la transgression des règles établies, l’impression fugitive qu’il suffit de peu de choses pour passer du réel au fantastique et enfin les relations amoureuses en montrant la complexité de celles-ci. Y-a-t-il un peu, beaucoup, passionnément de vous dans ce roman ? Pourriez-vous nous livrer quelques clés de lecture ?
PA MING CHIU : Il y a beaucoup de moi dans 7 Nuits. C’est clairement semi-autobiographique. Beaucoup de choses sont remaniées par rapport aux événements réels, mais certaines choses comme le cratère géant avec la moto ou la vieille imprimerie désaffectée ont réellement existé. Je préfère laisser planer le doute en revanche sur la part de réalité des personnages et sur ce qui leur est « arrivé en vrai » ! Mais sinon, tout ce qui est introspectif et intimiste dans le texte est on ne peut plus vécu. Je suis vraiment passé par ces « états ».
Quant à une clé de lecture par rapport à la distinction réel/fantastique, je voulais insister sur plusieurs points en particulier: la façon dont notre imagination peut refaçonner la réalité, la beauté du mystère, le fait que chacun ait sa propre vérité et l’importance d’affronter ses peurs.
Ya Book : Koni, à travers une série d’illustrations vous campez les personnages principaux et jouez également sur certains moments ou objets ayant une importance particulière dans chaque chapitre. Quelle est votre approche, comment travaillez-vous ?
KONI : Après relecture des chapitres, j’ai relevé des éléments clés intéressants à mettre en scène et je les ai proposés à Pa Ming. Lui aussi avait quelques idées, et ensemble nous avons statués sur la meilleur idée ! Autant d’un point de vue scénaristique que d’un point de vue mise en scène des illustrations. Quelques roughs puis des ajustements pour terminer par une mise au propre des dessins.
Ya Book : Avant de nous quitter, quelle est la scène qui vous a le plus marqué en tant qu’écrivain et en tant qu’illustratrice ?
PA MING CHIU : On me parle souvent de la scène du premier baiser ! Ça a quelque chose d’étrange de mettre un pareil souvenir par écrit. Surtout que je suis plutôt pudique en temps normal quand il s’agit de parler de moi. Mais je suis d’autant plus touché quand des gens viennent me dire qu’ils se retrouvent dans cette scène et qu’elle leur évoque des souvenirs forts aussi. Y’a une sorte d’universalité rassurante.
KONI : Sans hésiter… la scène du baiser ! Je ne m’attendais pas du tout à découvrir une histoire d’amour dans ce roman ! Le comportement de S. durant cette scène m’a beaucoup touchée.
Ya Book : Enfin, pourriez-vous nous dire si l’on va vous croiser sur certains salons ? Travaillez-vous déjà sur d’autres projets ? Y a-t-il un moyen de vous suivre au quotidien ?
PA MING CHIU : Pour ce qui est des salons, je ne sais pas encore. Japan Expo peut-être, comme Ynnis Editions sera probablement présent ? Mais je ne voudrais pas m’avancer.
Pareil pour les projets en cours, j’en ai bien quelques-uns mais encore rien de signé ou d’assez avancé. Ah quoique si, je peux parler d’un bouquin qui sort incessamment sous peu : après avoir juste écrit les textes du premier Escape Quest sur une base existante, j’ai écrit toute l’histoire du second en ayant plus de libertés créatives cette fois. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, c’est une série de livres d’énigmes à mi-chemin entre une escape room et les Livres dont vous êtes le Héros. Ce numéro 2 sort à la fin du mois et est édité par Don’t Panic Games.
Et pour me suivre, on me trouve sur Facebook et sur Instagram à mon vrai nom !
KONI : Je n’ai pour l’instant pas de salon de prévus en tant qu’artiste.
D’autres projets ? Toujours. Malgré mon travail chez Ubisoft, je ne cesse de produire des illustrations en tout genre et de tout style ! Je viens à l’instant de finir le challenge Inktober et de lancer ma boutique Storenvy. On peut facilement me suivre sur ma page Facebook Art of Koni ou sur mon Instagram Koni.art
Ya Book : Bonjour Marichka, vous êtes la responsable éditoriale de 7 Nuits. Pourriez-vous nous parler de votre parcours ?
MARICHKA : Amoureuse des livres depuis toute petite, j’ai suivi une formation qui m’a poussé vers l’édition même si je n’ai pas un cursus métier du livre linéaire : j’ai commencé par faire une licence de sciences du langage de l’information et de la communication puis je suis partie en licence pro ingénierie culturelle afin de faire un stage au service culture du conseil régional de ma ville natale, pour une mission en édition. Pour finir mes études, je suis entrée au master édition de Limoges. J’ai adoré son statut hybride, à la fois recherche et professionnel. Grâce à lui, j’ai eu la chance de travailler pour Akata (ma maison d’édition de manga préférée) pendant 2 ans. Suite à ça, je suis partie au Japon et ai été embauchée par AnimeLand dès mon retour. En parallèle, une société-sœur s’est développée, Ynnis Editions, et nous avons commencé à publier des livres en coproduction avec AnimeLand. Au final, la production s’est densifiée au point que j’ai été transférée chez Ynnis pour m’occuper spécifiquement des ouvrages.
Ya Book : Qu’est-ce qui vous a plu, en tant que lectrice puis d’éditrice, dans celui-ci ?
MARICHKA : Ce qui m’a plus dans 7 Nuits, c’est avant tout son ambiance. Pa Ming est vraiment doué pour développer les émotions et les états d’âme de ses personnages. Grâce à son écriture introspective, on s’identifie très facilement aux différents protagonistes, on se reconnaît dans leurs questionnements, leurs peurs et leurs envies. Dès les premières pages du roman, on est de retour en adolescence. On est en terrain connu, avec une vague de nostalgie qui nous entoure. Ce qui est une fiction sonne très juste et parle à nos propres expériences. Si son format court était souhaité pour convenir à un public jeunesse, certains adultes (comme moi) pourraient vouloir plus de densité : mais son objectif est d’être une histoire transgénérationnelle qu’on peut se prêter d’enfant à parent. Et sur ce point je pense que c’est un pari gagné.
Ya Book : Acceptez-vous de nous parler du travail éditorial autour de ce livre ?
MARICHKA : Pa Ming est venue me voir avec un manuscrit : il avait déjà écrit l’histoire. Dès la première lecture, j’ai sentie qu’il y ait un vrai potentiel à son intrigue, et Pa Ming et moi avons un très bon feeling professionnel et humain (nous avions déjà travaillé ensemble pour AnimeLand). J’ai donc ensuite fait mon travail d’éditrice : j’ai annoté les passages que je n’estimais pas assez fouillé ; je lui ai demandé de densifier des descriptions pour mieux immerger le lecteur dans l’action ; on s’est dit que cela serait intéressant de donner une dimension fantastique à l’histoire ; on a revu ensemble les connecteurs de l’histoire pour mieux lier les différents éléments de l’intrigue entre eux ; etc. Le travail de l’éditeur est d’améliorer le manuscrit avec l’auteur, en veillant à ne surtout pas dénaturer son travail initial : le but est de le porter au plus haut sans lui enlever son essence. Depuis le départ, notre envie est de publier un roman intimiste. Ce qui compte ce n’est pas d’avoir un livre d’action mais bien d’avoir une aventure qui sert les personnages et qui tissent leurs relations.
En parallèle, nous avons travaillé sur la couverture et les croquis. Le choix d’Amandine (sur une idée de Pa Ming) a été une évidence car nous avons eu un vrai coup de cœur pour son art. Nous lui avons fait part de nos envies, de l’ambiance graphique que l’on voyait pour le livre et on a construit des planches ensemble. Amandine a tout de suite compris ce qu’on souhaitait et les résultats est encore meilleur que nos espérances ! La couverture est sublime et les personnages tels qu’on les imaginait dans notre esprit.
Un vrai boulot d’équipe !
Ya Book : Pourriez-vous nous parler également des sorties à venir chez Ynnis ?
MARICHKA : Nous éditons pour cette fin d’année des boîtes de jeux en partenariat avec Dont Panic Games : « Quiz AnimeLand – La culture anime & manga en 500 questions » et « Quiz Rockyrama – Le cinéma popcorn en 500 questions« . Pour cet hiver, vous pourrez aussi lire notre nouveau mook « Mamoru Hosoda, réalité augmentée« , un livre/magazine en hommage au réalisateur de « Les Enfants loups, Ame et Yuki » et « Miraï, ma petite sœur« . Sinon, dans nos parutions de l’automne, vous pouvez retrouver : « 100 films d’animation japonais« , une anthologie des chefs d’œuvre qui ont marqué l’histoire du cinéma ; Téléportation Japon, un carnet de voyage immersif dans la vie quotidienne des japonais ; « Le Guide des séries de science-fiction« , ouvrage de référence sur le sujet ; « Sensei – Entretiens avec les maîtres du jeu vidéo japonais« , un recueil d’interview d’une vingtaine de créateurs.